Le tabac fera-t-il son grand retour sur les affiches de cinéma ?

Publié par Julie TROUPEL le 20/01/2011 | Lu 9377 fois | 0 réaction

Fut un temps, « la clope » était l'accessoire glamour par excellence des personnages publiques. Que serait devenu le sex-appeal de James Dean sans sa cigarette au bec ? Puis en 1991 en France, la loi Evin a été adoptée et le tabac sur tout support pouvant faire office de propagande, s'est effacé. Lucky Luke a troqué sa cigarette contre un brin de paille, et Jacques Tati sa pipe contre un moulin à vent… Hier, les députés de la commission des affaires culturelles de l'Assemblée ont sans doute pensé qu'il était temps de mettre fin à cette fausse pudibonderie nationale et ont adopté une proposition de loi visant à assouplir la loi Evin.

La proposition de loi des parlementaires, dont un député socialiste de Saône et Loire, Didier Mathus, est à l’origine, a été adoptée hier à la quasi unanimité par la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale.

Il ne s’agit pas de remettre en cause la loi Evin contre le tabagisme dans son ensemble, mais seulement d’en atténuer les effets.

L’assouplissement de la loi Evin a été revendiqué par les députés au nom de l’exception culturelle.

Selon ces derniers, le patrimoine culturel ne devrait pas entrer dans le champ d’application de la loi contre le tabagisme.

Les œuvres de l’esprit et les œuvres d’art sont en effet des biens « spéciaux » qui, selon Didier Mathus, n’ont pas à être sous le joug d’une censure telle qu’elle soit. Ainsi, s’il prend l’envie à un cinéaste de faire fumer le héros présent sur l’affiche de son film, il doit pouvoir en avoir le droit.

Au sein de l’hémicycle, Didier Mathus, qui a présenté à la commission sa proposition de loi, n’a pas hésité à rappeler aux parlementaires les situations absurdes qui ont pu être constatées en France, suite à l’adoption de la loi Evin.

Gommage de cigarettes, rabotage de pipe… Claude Evin lui même, ministre des affaires sociales à l’époque de l’adoption de sa loi, avait jugé ridicule que l’on remplace la célèbre pipe de Jacques Tati par un jouet désuet de couleur jaune vif sur l’affiche promotionnelle d’une exposition consacrée au célèbre réalisateur.

La loi Evin

La loi Evin relative à la lutte contre le tabagisme et l'alcoolisme, en date du 10 janvier 1991, qui porte le nom de son créateur Claude Évin, interdit notamment toute propagande ou publicité directe ou indirecte en faveur du tabac, à l’exception des enseignes des débits de tabac, ainsi que toute distribution gratuite ou promotionnelle, ou toute opération de parrainage liée au tabac.

La promotion de toute œuvre culturelle est donc également visée et ne pourra pas faire référence au tabac.

Par ailleurs, la loi prévoit également l’interdiction de fumer dans les lieux affectés à un usage collectif.

Cette loi a été récemment complétée par une loi en 2007 portant interdiction de fumer dans les lieux publics, tels que les bars ou les restaurants.

Le 1er janvier 2008, les français n’étaient plus en mesure d’allumer leurs cigarettes dans les bars, cafés, restaurants, discothèques, et cercles de jeux.