Cabinet : Maître Guillaume COUSIN
7, rue taylor
75010 Paris
Profession : Avocat
Fixe : 01.71.19.95.74
Site web :
http://guillaumecousin-avocat.blogspot.fr/
- Réparation du préjudice corporel
- Responsabilité civile
- Droit de la sécurité sociale
- Réparation du préjudice corporel
- Droit de la sécurité sociale
- Droit du travail
Les réponses de l'Avocat
20 réponses dont les dernières :
- Accident de la circulation
- faute inexcusable
- Que choisir le recour a l'amiable ou un avocat specialise
- Voir toutes ses réponses -
Les Articles Juridiques
19 articles, les derniers :
- Le centre de formation des journalistes (cfj) condamné par la cour d'appel de paris pour faute inexcusable de l'employeur (maladie professionnelle / risques psycho-sociaux / harcèlement moral)
- Prescription de la faute inexcusable de l'employeur : enfin du nouveau !
- Nullité du licenciement pendant l'arrêt de travail pour accident du travail ou maladie professionnelle : conditions et conséquences
- Voir tous ses articles -
Harcèlement moral et prétendue mauvaise foi du salarié : la cour de cassation recadre les choses
Emploi et vie professionnelle
| Lu 7828 fois | 0 réactionLe preuve du harcèlement moral est toujours difficile à rapporter pour le salarié qui en est victime : les témoins, les documents lui manquent trop souvent.
Que se passe-t-il lorsqu'une victime a la confiance, ou la témérité, de faire état à son employeur du harcèlement dont elle souffre ? Il s'agit en général d'un appel au secours.
L'article L.1152-2 du code du travail protège la parole de la victime et des témoins : "aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire, directe ou indirecte, notamment en matière de rémunération, de formation, de reclassement, d'affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle, de mutation ou de renouvellement de contrat, pour avoir subi ou refusé de subir des agissements répétés de harcèlement moral ou pour avoir témoigné de tels agissements ou les avoir relatés".
La seule limite à cette protection est la mauvaise foi. Si le salarié a agi avec de mauvaises intentions, il peut légitimement être sanctionné ou licencié.
Certains employeurs ont décidé d'exploiter cet argument pour hausser le ton, et sanctionner le salarié qui a eu le courage de faire état du harcèlement. Selon eux, sa mauvaise foi résulterait du fait qu'il n'a pas la preuve formelle des agissements dont il souffre.
La Cour de Cassation vient de préciser ce qu'elle entendait par "mauvaise foi".
En l'espèce, une vendeuse avait pour seul tort d'avoir adressé à son employeur un certificat médical d'arrêt de travail faisant état d'un harcèlement moral. Ce dernier l'a mise en demeure de préciser exactement ce qu'elle reprochait, et à qui. Elle ne donnait pas suite à ce courrier, qu'on devine rédigé en des termes peu aimables.
L'employeur ne trouvait alors rien de mieux que de la licencier pour faute grave, au motif que la salariée l'avait placé dans l'impossibilité de réagir utilement puisque personne n'était visé, et que, selon lui, les faits n'étaient pas susceptibles de faire présumer un harcèlement moral.
La Cour de Cassation, par un arrêt du 7 février 2012, souligne que la mauvaise foi "ne peut résulter que de la connaissance par le salarié de la fausseté des faits qu'il dénonce".
La charge de la preuve de cette mauvaise foi revient bien évidemment à l'employeur.