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Salarié protégé : quand la prise d'acte produit les effets d'un licenciement nul
Emploi et vie professionnelle
| Lu 6811 fois | 0 réactionLa prise d'acte permet à un salarié de rompre son contrat de travail pour des griefs qu'il reproche à son employeur. Elle sera ensuite analysée par le conseil de prud'hommes qui lui fera produire soit les effets d'un licenciement sans cause réelle et sérieuse soit les effets d'une démission s'il estime que les manquements invoqués ne sont pas suffisamment graves.
Cass. soc., 8 févr. 2017, n° 15-14.874
Lorsqu'elle est formulée par un salarié protégé, la prise d'acte produit les effets d'un licenciement nul, qui peut coûter beaucoup plus cher à l'employeur.
Remarque : même si la prise d'acte produit les effets d'un licenciement nul, le salarié ne peut pas demander à être réintégré dans l'entreprise. Il pourra néanmoins obtenir une indemnité forfaitaire pour violation de son statut protecteur.
Dans cette affaire, une déléguée du personnel avait pris acte de la rupture de son contrat de travail car son employeur n'avait organisé ni sa visite médicale d'embauche, ni ses visites périodiques, ni sa visite de reprise suite à un accident du travail.
La Cour de cassation suit le raisonnement de la cour d'appel, estimant que ces
manquements étaient suffisamment graves et avaient empêché la poursuite du contrat
de travail. Elle retient que l'accumulation des manquements, qui tiennent tant
au défaut d'organisation de la visite médicale d'embauche, que des visites
périodiques et de la visite de reprise, justifiait la prise d'acte. Celle-ci
devait donc produire les effets d'un licenciement nul.