Kerviel vs Société Générale : Ouverture d'un procès très attendu
Dès demain, mardi 8 juin 2010, Jérôme Kerviel sera jugé, seul, devant le tribunal correctionnel de Paris. Les juges saisis de l'affaire devront déterminer si ce jeune trader a effectivement abusé de la confiance de la Société générale ou si cette dernière était consciente des risques qu'il prenait et n'a rien fait pour l'en empêcher. L'enjeu de ce procès sera de déterminer si la société Générale ignorait les pratiques de Jérôme Kerviel ou si elle l'a laissé faire, en connaissance de cause, et profitait ainsi de l'argent rapporté.
L’objet des poursuites
Jérôme Kerviel, trader de 33 ans, sera jugé demain pour « abus de confiance », « faux et usage de faux » et « introduction frauduleuse dans un système de traitement automatisé de données informatiques ».
Il est accusé d’avoir fait perdre 4,9 milliards d’euros à la Société générale en 2008. La Société générale lui reproche, d’une part, d’avoir dépassé les limites qu’elle lui avait assignées lorsqu’il a spéculé sur les marchés européens et, d’autre part, de lui avoir caché la situation en faisant apparaître de fausses opérations.
La Société générale réclame à Jérôme Kervel la somme de 4,9 milliards d’euros en réparation du préjudice subi. Il encourt par ailleurs jusqu’à cinq années d’emprisonnement et 375.000 euros d’amende.
La Société générale se dit victime des agissements de son trader
La Société générale affirme qu’elle a découvert l’ampleur de la situation le 18 janvier 2008. Son ancien PDG, Daniel Bouton, a rendu les faits publics le 24 janvier 2008.
La Société générale se dit victime des agissements de son trader et déclare avoir ignoré que Jérôme Kerviel abusait du système boursier.
Les accusations sont claires : Selon l’avocat de l’établissement bancaire, Jérôme Kerviel est un « menteur, un faussaire et a abusé de la confiance de la banque ».
La défense déclare que la Société générale savait que son trader prenait des risques considérables
Du côté de la défense, la version des faits est toute autre. En effet, même si, lors de l’instruction, Jérôme Kerviel a confié s’être « laissé griser », avoir « perdu la notion de choses », disant même avoir été pris dans une « spirale », se laissant « happer par son succès », il a toujours affirmé que sa hiérarchie était au courant de ses prises de risques financiers ou à tout le moins, ne pouvait les ignorer, dans la mesure où ses supérieurs avaient accès à toutes les opérations qu’ils réalisait.
Lors du procès de Jérôme Kerviel, qui s’ouvre demain devant le tribunal correctionnel
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On se rappelle que cette affaire avait été fortement secoué l’opinion publique en 2008. L’ouverture du procès de Jérôme Kerviel, dans le contexte actuel de crise financière, à l’heure où l’euro est au plus bas, devrait relancer la polémique autour de l’activité et la rémunération des traders et la spéculation sur les marchés financiers.
Le tribunal correctionnel