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L’ aliénation parentale de l’enfant et le juge : propositions
Vie familiale
| Lu 11530 fois | 0 réactionréentendre les époux lors d’une audience « de bilan » à l’issue de cette période de 6 mois et éventuellement ordonner plus systématiquement une enquête sociale.
Les facteurs favorisant le syndrome d’aliénation parentale
1ère cause : Les mesures provisoires de la procédure actuelle:
La nouvelle procédure de divorce a mis en place un système tendant à lisser la séparation des époux en rejetant le divorce pour faute à un domaine restreint et exceptionnel.
Dans cette perspective, la requête initiale n’est pas motivée, et se limite aux mesures dites provisoires,parmi lesquelles:
L’attribution de la jouissance du domicile conjugal
La fixation de la résidence habituelle des enfants chez l’un des parents
L’ obligation alimentaire à l’égard des enfants
Le paiement des dettes du ménage.
Dans la plupart des cas , le Juge va choisir la solution la plus « simple » à mettre en place:
L’épouse se verra attribuer la jouissance (souvent gratuite) du domicile conjugal, la résidence habituelle des enfants sera fixée chez elle, et elle percevra la contribution fixée pour leur entretien .
A l’issue de l’audience de conciliation,le père souvent mal préparé, partira avec sa valise, un droit de visite et d’hebergement dit « classique » ( 1 ,3 ,5 e fin de semaines, moitié des petites et grandes vacances scolaires ) et une pension alimentaire à payer.
A partir de ce moment, il se retrouvera en situation de faiblesse pour demander,soit une résidnece alternée soit un élargissement du droit de visite et d’hébergement : tout dépendra de la bonne volonté de l’autre parent, souvent l’épouse .
Cette situation de déséquilibre est la conséquence de la nouvelle procédure :
Les mesures provisoires ne sont plus limitées à 6 mois, mais peuvent durer jusqu’à 30 mois, et dans la pratique, elles perdurent dans le délai strictement nécessaire de 24 mois au delà duquel le divorce est acquis à l’époux demandeur.
Et cela change tout.
Le parent, le plus souvent le père, ne peut rien faire pendant ce délai ,sinon un appel ,lequel risque d’envenimer encore davantage la relation entre les époux,et bien évidemment de se répercuter sur sa relation avec les enfants puisqu’ils vivent chez l’un d’eux.
La procédure de divorce est ainsi suspendue ,et faudra attendre l’assignation, soit plus de deux ans après les mesures provisoires, pour que cet époux soit en mesure de saisir à nouveau le Juge d’une demande de résidence alternée ou simplement d’élargissement du droit de visite et d’hébergement.
Mais pendant ce temps ,les enfants auront pris leurs habitudes et le Juge ne consentira que dans des cas exceptionnels toute modification de leur conditions de vie :
Les décisions relèvent invariablement que les enfants se sont parfaitement « adaptés » et sont « intégrés » selon toutes les apparences ,à une situation qui n’a plus que le nom de « provisoire ».
Ce cadre légal permet le développement du syndrome d’alinénation parentale : le parent qui a obtenu la résidence habituelle des enfants a toute liberté d’action,sans aucune contrainte que ce soit, pour organiser cette méfiance, puis cette hostilité qui caractérise ce phénomène.
Dès lors ,il sera bien inutile qu’un Avocat de l’enfant intervienne ,d’autant plus que dans la majorité des cas, il est choisi par le parent auteur de cette aliénation : l’enfant ainsi « programmé » sera au contraire conforté par le fait qu’un Avocat lui dise qu’il n’a pas à culpabiiliser en indiquant ce qui est supposé son «libre » choix.
Quant à la médiation, elle ne pourra aboutir que dans la mesure où les deux parents seront disposés à trouver un accord : dans le cas de l’ aliénation parentale, un tel accord reste illusoire.
2ème cause : le déplacement du conflit des époux sur les enfants.
La fin du confit entre les époux ,voulue et organisée par la nouvelle procédure de divorce, a déplacé ce conflit sur les enfants :
Les torts ,qui ne peuvent plus légalement être invoqués entre les époux, vont faire place à des griefs dont les enfants seront l’objet et le centre d’intérêt : le mauvais époux, devient ainsi le mauvais père, ou ,la mauvaise épouse, la mauvaise mère.
Les enfants vont devenir le centre de ce conflit ,et une justification du divorce : l’époux (l’épouse) supposés fautif à l’égard des enfants justifiera celui ou celle qui a demandé le divorce
3ème cause : l’enfant représente un atout financier :
Il est incontestable que la contribution( la pension alimentaire)versée pour l’enfant représente, pour l’époux qui la reçoit, un avantage auquel il ne renoncera pas facilement, même en partie, en raison des incidences sur son budget :allocations familiales ,part fiscale .
Dans le cas d’une résidence alternée les montants de la contribution pour chaque enfant seront révisés et,au mieux ,réduits .
Cet aspect financier joue un rôle non négligeable,et l’intérêt de l’enfant ne sera pas toujours envisagé avec la plus grande indépendance d’esprit ,et la sérénité souhaitable.
2/Des solutions sont être possibles ?
1ère solution : retreindre la longueur des mesures provisoires concernant l’enfant
Sans modifier la durée des mesures provisoires pour tout ce qui concerne les époux, il conviendrait de ramener les mesures provisoires concernant les enfants à une durée au maximum de 6 mois.
Lors de l’audience de conciliation le Juge fixerait la résidence provisoire des enfants ,et renverrait à une autre audience « de bilan » dans ce délai de 6 mois, pour entendre les parties uniquement sur leurs demandes relatives aux enfants,éventuellement entendre l’enfant, ordonner une enquête sociale,sur les conditions dans lesquelles s’est exercé le droit de visite et d’hébergement .
Le parent qui n’a pas la résidence de l’enfant lors de l’audience de conciliation aurait un délai pour s’organiser dans la perspective d’une demande de résidence alternée ou de droit de visite et d’hébergement élargi ,et /ou mieux adapté.
2e l’audience de bilan
Lors de cette audience de bilan les époux seraient tenus d’exposer quel a été le vécu des mesures provisoires :
Comment s’est exercé le droit de viste et d’hébergement ? avec souplesse et des accommodements ou au contraire de façon stricte et rigide ?
Quels ont été les difficultés qui ont été constatées à l’égard du comportement des enfants ? problèmes dans la scolarité, ou pyschologiques.
Cette « audience de bilan » n’aurait pas pour effet de retarder la procédure de divorce, laquelle, dans la plupart des cas est suspendue au délai requis pour que soit prononcé le divorce sur le fondement de l’altération définitive du lien conjugal.
Et le Juge pourrait disposer d’une meilleure visibilité sur la situation du couple et leur relation avec leurs enfants.
Mais surtout, une telle mesure serait essentielle à l’égard des enfant s en limitant les effets pernicieux résultant de la toute puissance dévolue à l’un des parents par la trop longue durée des mesures provisoires actuelles.