Nicolas Sarkozy accusé de superviser l'espionnage de journalistes
Le journal Le Canard Enchaîné a lancé mercredi dernier une accusation touchant directement le président de la République, Nicolas Sarkozy. Selon le journal satirique, le chef de l'Etat aurait organisé une opération de surveillance des journalistes les plus gênants avec la complicité du patron du service de renseignement intérieur (DCRI), Bernard Squarcini. L'article accusateur explique qu'une cellule d'anciens policiers des RG aurait été constituée au sein de la DCRI. Celle-ci serait chargée d'intercepter les factures des téléphones fixes et portables des journalistes dérangeants afin d'identifier leurs sources.
Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur, dément formellement aujourd’hui même l'existence d'une telle cellule chargée de surveiller les journalistes au sein de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Interrogé sur France 2, le ministre déclare de manière ironique « c’est une plaisanterie ». Il ajoute que « la DCRI n’est pas la Stasi ou le KBG . Son objectif n’est pas de suivre les journalistes mais d’arrêter les terroristes ». Enfin, il fait valoir « qu’il n’y a pas de police politique dans notre pays, évidemment ».
Bernard Squarcini a également démenti l'existence d'un « cabinet noir » chargé de surveiller les journalistes en France. Il a ainsi déclaré ne pas avoir de « section presse comme avant aux RG. Tous les anciens sont en retraite. Tous les fichiers RG ont été broyés ».
Le haut fonctionnaire précise qu’il ne reçoit pas « d’ordre de Nicolas Sarkozy mais du Directeur de la police nationale ».
Ce dernier envisagerait même de déposer une plainte pour diffamation suite à la publication de « ces informations grotesques ».
Malgré les démentis du gouvernement, l’hebdomadaire continue de maintenir lesdites accusations. Et va jusqu’à affirmer qu’un groupe spécialisé a été constitué avec d’anciens policiers des renseignements généraux.
Claude Angeli, directeur de l'hebdomadaire et auteur de l'article polémique, a martelé hier que « L'Elysée peut dire ce qu'il veut, les sources du Canard sont bonnes et on ne se lance pas avec un titre comme ça sans biscuit ».
Pour ensuite rétorquer « Nicolas Sarkozy "veut connaître les sources", quand on enquête sur les sources, et bien on tombe sur les journalistes et donc c'est de l'espionnage de journalistes, ce qui est formellement interdit par la loi française et par la Commission européenne ».
La majorité s’insurge suite à la publication dudit article. Pour les membres de la majorité, ce ne sont « qu’allégations grotesques ».
La secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, juge quant à elle qu'une « commission indépendante doit au plus vite enquêter sur ces informations ».
Le Parti socialiste réclame également des explications. Ce dernier a ainsi pris l’initiative de demander à interroger Bernard Squarcini à l'Assemblée nationale sur l'existence supposée de cette cellule chargée d'espionner la presse.
Affaire à suivre…