Cabinet : FIDAL
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Suicide d'un patient hospitalisé
Santé et organismes sociaux
| Lu 8147 fois | 0 réactionSuicide d’un patient hospitalisé dans un établissement hospitalier L’organisation et le fonctionnement des centres hospitaliers spécialisés chargés de prendre en charge des patients souffrant de troubles mentaux fait régulièrement l’objet de commentaires, tant de la part de la doctrine que des médias, voire des politiques. En effet, la sensibilité de ce type d’hospitalisation fait qu’il n’est pas rare d’apprendre le décès d’un patient, soit qu’il se soit échappé du Centre, soit qu’il ait décidé de mettre fin à ses jours alors même qu’il était hospitalisé. Le suicide d’un patient, qui pourrait caractériser un défaut de surveillance fautif du Centre hospitalier, engage-t-il nécessairement la responsabilité de ce dernier ? Si le réflexe des ayants-droits de demander réparation est bien légitime, il ressort d’une étude jurisprudentielle que les condamnations sont en définitive pas aussi nombreuses que l’on pourrait le penser. Le juge distingue les admissions libres, anciennement dénommées hospitalisations libres, de celles faites sous contrainte. Ainsi, la responsabilité d’un Centre hospitalier ne sera pas engagée sur le seul motif qu’aucune mesure coercitive n’avait été mise en œuvre à l’égard d’un patient relevant du régime de l’admission libre (CE, 12 mars 2002, n°342274). Surtout, il apparait que le juge procède à un contrôle entier et subjectif pour déterminer la qualité de l’organisation et du fonctionnement du service hospitalier. Ainsi, le juge recherche, sans être exhaustif, les éléments suivants : - le patient avait-il déjà, dans le passé, réalisé des tentatives de suicide ? - le comportement du patient le jour de l’accident, - la nature du traitement prescrit, - la coopération du patient avec le personnel de santé, … A l’inverse, peuvent être des éléments pouvant caractériser la responsabilité du Centre hospitalier : - l’insuffisance de l’évaluation clinique du patient, - le retard dans la prise en charge, - l’absence de mesure permettant de sécuriser sa chambre - le défaut de surveillance suite à l’annonce d’une mauvaise nouvelle alors même que la fragilité du patient était connue. En définitive, le juge recherchera si la surveillance a été adaptée au regard de la nature de l’hospitalisation, la pathologie du patient, du diagnostic posé par l’équipe médicale et des mesures prises suite à ce diagnostic. Notamment, il s’attardera sur le caractère normalement prévisible du geste.