Tony Musulin condamné à 3 ans de prison ferme : le parquet fait appel
Le célèbre convoyeur de fonds, Tony Musulin, a été condamné, mardi 12 mai 2010, à 3 ans de prison ferme et à 45 000 euros d'amende pour le détournement sans arme et sans violence de 11.6 millions d'euros, argent qui appartenait à la société Loomis pour laquelle il travaillait. Toutefois, la sanction n'a pas satisfait le parquet. Le procureur de la République de Lyon, Marc Désert, a annoncé qu'il faisait appel de cette décision.
Retour sur une histoire de détournement
Tony Musulin, convoyeur de fonds âgé de 39 ans, détourne, le 5 novembre 2009, 11.6 millions d’euros qu’il transportait dans son fourgon au nom de
Il affirme à l’occasion de son procès qu’il s’était réfugié en Italie et qu’une fois son argent épuisé, il n’avait plus d’autre choix que de se rendre, d’autant plus qu’il était recherché par la police. Il était accusé de vol et de tentative d’escroquerie à l’assurance. En effet, il avait déclaré à son assurance le vol de sa Ferrari achetée sur Internet à 110 000 euros ; les autorités le soupçonnent de l’avoir vendue en Serbie, se référant aux relevés téléphoniques et au contrôle de son passeport en Serbie.
Une sanction contestée
Musulin a été condamné à 3 ans de prison ferme et à 45 000 euros d’amende. Il a également été sanctionné par une interdiction d’exercer de 5 ans. Il encourait 5 ans et 375 000 euros d’amende pour escroquerie (l’article L313-1 du code pénale), et pour le vol simple, il risquait 3 ans d'emprisonnement et 45000 euros d'amende (l’article 311-3 du code pénal).
Alors que le ministère public réclamait la peine maximale de 5 ans de prison ferme, le verdict a quelque peu étonné. « Cinq ans, ça correspond tout à fait au trouble à l'ordre public qui est causé par Tony Musulin », a estimé le substitut du procureur, Nicolas Hennebelle. Le procureur de la République de Lyon, Marc Désert, a annoncé, aujourd’hui mercredi 12 mai 2010, son intention de faire appel du jugement.
Cet appel n’est pas du goût de tout le monde : « la justice ne peut être que satisfaite. On a jugé aujourd'hui le citoyen et pas la vedette du buzz », déclarait l’avocat de Tony Musulin, Me Hervé Banbanaste. Ce dernier félicite le tribunal d’être resté serein face au déchaînement médiatique.
Un détournement provoqué par un « mal-être » au travail
Le convoyeur de fonds condamné a expliqué qu’il avait souhaité dénoncer ses conditions de travail au sein de
« Je respecte la loi, mais à un moment je suis passé de l'autre côté, à cause de toutes ces injustices », a-t-il affirmé.
Devenu un personnage très médiatisé et entouré d’un cercle d’admirateurs, il ne se voit pas comme un héro : « On me présente comme Robin des Bois. Non, je suis normal, j'ai toujours travaillé, je n'ai pas pris de vacances pendant dix ans » a-t-il déclaré à la barre.
C’est avec le soutien de ses collègues qu’il se présente au procès ; ses deux ex-équipiers expliquent son geste par un « mal-être dans l’entreprise ». Toutefois, l’avocate de
La question des 2.5 millions d’euros disparus
Le vol concernait 11.6 millions d’euros, cependant les policiers n’ont réussi à retrouver que 9.1 millions d’euros. La justice française s’interroge sur les 2.5 millions d’euros disparus.
Tony Musulin affirme ne pas savoir où se trouve l’argent disparu. Il lance certaines pistes, notamment celle du propriétaire du box où une partie de l’argent a été retrouvé. Ce dernier aurait été en possession du double des clés du box.
Ces affirmations ne suffisent pourtant pas à convaincre le ministère public. « On fera tout pour que l'affaire ne se termine pas ainsi. Toni Musulin ne profitera pas dans la tranquillité des 2,5 millions d'euros qu'il a mis à l'abri en Europe de l'Est » affirmait le procureur de la République de Lyon. Selon lui, la peine doit tenir compte du bénéfice tiré par l’auteur de l’infraction.