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Une rentrée scolaire à bâtons rompus pour le gouvernement
C'est la rentrée ! Alors que les élèves, parents d'élèves et professeurs sont en effervescence, Luc Chatel, qui avait annoncé une pléthore de réformes relatives à l'éduction, fait sa rentrée subtilement en évitant les sujets houleux. Les deux jours de grève fixés au 6 et 7 septembre, présagent un accueil difficile pour les réformes à venir, notamment en matière d'absentéisme scolaire. Malgré des professeurs stagiaires « lâchés sans formation » dans les classes, des suppressions de poste à la rentrée, une violence à l'école qui s'accroit, le ministre de l'éducation nationale reste confiant.
Douze millions d’élèves sont accueillis demain, jeudi 2 septembre, dans les écoles françaises.
Maintenant, le défi majeur, déclame Luc Chatel, c’est de faire en sorte qu’il y ait bien une solution pour chaque élève à la sortie de l’école, c’est-à-dire passer de l’école pour tous à la réussite de chacun.
Le défi est de créer une « personnalisation de l’enseignement », qui a été mise en œuvre en primaire avec l’aide personnalisée ; notamment avec l’instauration du plan sur l’illettrisme pour détecter, dès la maternelle, les élèves qui peuvent avoir des difficultés ; l’accompagnement éducatif au collège avec le soutien scolaire après 16 heures pour les élèves en difficultés.
Au cours de cette rentrée des classes 2010, après le lycée professionnel, le gouvernement veut instaurer au lycée, un accompagnement personnalisé pour adapter l’enseignement à la diversité de chaque élève.
Luc Chatel reste cependant muet sur les sujets sensibles, comme par exemple la suppression des allocations familiales, mais annonce que « le cap qui a été voulu par le président de la République » sera maintenu.
Lors du conseil des ministres du 5 mai 2010, Luc Chatel avait présenté une communication sur la lutte contre le décrochage et l'absentéisme scolaires. Il a également annoncé la mise en place de la "mallette des parents" dès la rentrée 2010 sur le modèle déjà mis en place au sein de l'académie de Créteil.
Ce 1er septembre 2010, Luc Chatel revient sur les nouveautés annoncées, lesquelles peuvent se résumer en cinq points :
- Un lycée plus tourné vers les élèves. Les élèves auront désormais des méthodes de travail plus autonomes et individualisées. En clair, les proviseurs n'organiseront pas de la même façon ces heures dans un lycée antichambre de classes préparatoires prestigieuses ou dans un établissement peu réputé… Parmi les nouvelles options proposées, les cours intitulés « littérature et société » ou « méthodes et pratiques scientifiques » ont le plus de succès.
- Une plus grande autonomie des établissements : les chefs d’établissement auront une meilleure marge de manœuvre budgétaire.
- Des professeurs recrutés par les chefs d'établissement.
- Des internats pour les plus méritants : Un premier établissement a été créé en 2009 à Sourdun (Seine-et-Marne), situé sur l'ancien site du deuxième régiment de hussards touché par la restructuration de la carte militaire. Les élèves ont été sélectionnés sur des critères sociaux ou de difficultés de vie. Onze nouveaux internats du même type vont ouvrir leurs portes à la rentrée et offrir 6 000 places.
- Une évaluation par compétences à l’image du système utilisé en Belgique, Suisse et au Québec, qui se veut plus précise que le système des notes.
Pour le reste, rien de nouveau quant à la suppression des allocations familiales ou la présence des policiers dans les établissements scolaires.
En effet, une proposition de loi de M. Éric CIOTTI visant à lutter contre l’absentéisme scolaire avait été déposée le 29 avril 2010 au bureau de l'Assemblée Nationale.
Cette loi a d’ores et déjà été adoptée en première lecture par l’assemblée nationale le 29 juin 2010.
En avril dernier, il était également question de lutter contre l’absentéisme en France, fléau qui touche, selon l’Assemblée nationale, pas moins de 300 000 jeunes chaque année, soit en moyenne 7 % des effectifs tous établissements confondus.
Or les élèves sont soumis à une obligation d’assiduité, conformément aux articles L 511-1 et suivant du Code de l’éducation.
En revanche, concernant les mesures sécuritaires à l’école, un récent sondage réalisé par Harris interactive indique que 93% des français n’ont rien contre renforcer la sécurité à l’école mais 74% d’entre eux s’opposent catégoriquement à la présence des policiers dans les établissements.