Va-t-on vers la suppression des 35 heures ?

Publié par Jean-pierre DA ROS le 06/01/2011 | Lu 8356 fois | 1 réaction

Les 35 heures, seraient-elles le sujet de débat de 2011 ? Le patron de l'UMP a promis hier des premières pistes pour aller vers leur suppression, d'ici fin février. Un débat politico-économique dont les salariés seront les premières victimes.

Ces 35 heures qui dérangent

L’objectif caché du retour aux 39 heures est bel et bien de faire baisser les salaires.

Les salariés qui sont effectivement aux 35 heures hebdomadaires devront travailler 4 heures de plus par semaine. En cette période de crise, les entreprises n’ont pas utilité de ce surcroit de travail qu’elles auront du mal à financer. Ces salariés devront travailler 39 heures payées 35, soit une baisse de salaire de 11%.

Les salariés qui font actuellement des heures supplémentaires verront ces heures converties en heures normales. Donc une suppression de la majoration de ces heures. Et que deviendra la mesure qui a supprimé l’impôt sur les heures supplémentaires ? Dans le cas de nouvelles heures supplémentaires, ce sont les salariés qui risquent encore de payer les pots cassés

POURQUOI CETTE REMISE SUR LE TAPIS ?

L’état doit faire des économies: 4 milliards d’euros pour la défiscalisation Sarkozy et surtout on avance les 22 milliards d’allègements de charges sur les bas salaires. Le système actuel coûte cher à l’état. Donc le problème n’est pas  vraiment lié à la durée légale du travail mais c’est un problème économique déguisé.

AVIS DE LA CFTC  (Par son Président Jacques VOISIN)

Un progrès social chèrement payé par les salariés !

La CFTC considère que la polémique – plus que le débat – qui s’installe sur le temps de travail ne sert qu’à masquer la vacuité des programmes politiques actuels.

L’heure n’est pas à la désignation de faciles boucs émissaires mais à la recherche de véritables solutions pour sortir le pays du marasme actuel. Les différentes remises en cause des 35 heures depuis dix ans, qui par ailleurs ont vidé cette mesure de sa substance, n’ont contribué ni à la création d’emplois, ni à l’augmentation du pouvoir d’achat, ni à la relance de l’activité économique ou à la réduction des déficits budgétaires.

La CFTC souligne que le passage aux 35 heures de travail hebdomadaire a été synonyme pour les travailleurs d’un gel des salaires et d’une réorganisation du travail, qui a conduit à exclure notamment les temps de pause ou d’habillage au temps de travail effectif, l’annualisation du temps de travail et pour les cadres à une forfaitisation du temps de travail.

 En tout état de cause, la CFTC rappelle que toute question relevant du champ social doit faire l’objet d’une consultation préalable entre partenaires sociaux, qui décident eux même de se saisir ou pas, de la question soumise.