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Dossier à jour de la loi de finances pour 2024

Dossier de synthèse

La TVA immobilière

Sommaire afficher

1. Le champ d'application de la TVA immobilière

Les ventes d'immeubles sont en général soumises aux droits d'enregistrement. Cependant, lorsque la vente porte sur un bien immobilier neuf, les droits d'enregistrement sont remplacés par le paiement de la TVA immobilière.

L'article 257 7° du Code général des impôts, dispose que « les opérations concourant à la production ou à la livraison d'immeubles sont soumises à la TVA ». La TVA s'appliquera même lorsque les opérations revêtiront un caractère civil.

Toujours selon l'article 257 7° du code général des impôts, les opérations imposées à la TVA immobilière sont les suivantes :

· Les ventes et les apports en société de terrains à bâtir

· Les ventes d'immeubles et les cessions, sous forme de vente ou d'apport en société, de parts d'intérêt ou d'actions dont la possession assure en droit ou en fait l'attribution en propriété ou en jouissance d'un immeuble ou d'une fraction d'immeuble

· Les cessions par le constituant dans le cadre d'un contrat de fiducie, de droits représentatifs des biens visés précédemment

· Les livraisons à soi-même d'immeubles

1. 1. L'acquisition de terrains à bâtir

Les opérations imposables à la « TVA immobilière » sont les suivantes :

· Les mutations à titre onéreux, c'est-à-dire les ventes, les échanges… de terrains à bâtir

· Mais aussi les apports en sociétés de terrains à bâtir.

Cependant, il convient de définir ce que sont les terrains à bâtir. En effet, il s'agit des terrains acquis en vue de la construction d'un ou plusieurs immeubles de toute nature. Il peut s'agir de la construction de routes, bâtiments, parcs de stationnement, tunnel etc.

Sont donc visés

- les terrains nus,

- les terrains recouverts de bâtiments destinés à être démolis,

- des immeubles inachevés,

- et des droits de surélévation d'immeubles préexistants.

La TVA immobilière sur les terrains à bâtir ne s'applique pas pour les acquisitions de terrains par les particuliers en vue de la construction d'immeubles d'habitation. Ces mutations seront quant à elles, soumises aux droits d'enregistrement.

De plus, certaines acquisitions de terrains à bâtir sont exonérées de TVA. Il s'agit :

- des opérations de remembrement foncier visées à l'article 261, 5-1° du Code général des impôts,

- des baux de construction sauf option pour l'assujettissement à la TVA,

- des acquisitions réalisées par les organismes d'utilité publique dans les conditions de l'article 1039 du Code général des impôts,

- des acquisitions faites sous certaines conditions dans le cadre d'une expropriation, d'une opération de rénovation urbaine, d'une ZUP…

…

Les terrains à bâtir visés ci-dessus sont donc soumis à la TVA et exonérés de droits d'enregistrement. Cependant, concernant les terrains à bâtir, l'acquisition donnera lieu à l'application d'un droit fixe de 125 euros€. Cela veut dire que la personne ne devra pas payer de droits d'enregistrement mais seulement un droit fixe de 125 euros€.

Important : Pour pouvoir bénéficier de ce régime, le contribuable doit s'engager dans l'acte au moment de l'acquisition du terrain, à effectuer, dans un délai de 4 ans à compter de la date de l'acte, les travaux nécessaires soit à l'édification d'un ou plusieurs immeubles, ou bien à terminer les immeubles inachevés ou à construire des locaux de surélévation.

En effet, pour pouvoir bénéficier de l'exonération des droits d'enregistrement, il convient de respecter certaines conditions citées à l'article 1594-0 G, A du Code général des impôts :

· L'acte d'acquisition du terrain à bâtir doit contenir l'engagement de l'acquéreur d'effectuer dans un délai de 4 ans à compter de la date de l'acte les travaux nécessaires, selon le cas, pour édifier un immeuble ou un groupe d'immeubles, pour terminer des immeubles inachevés ou pour construire de nouveaux locaux en surélévation, et qu'il précise le nombre, la nature et la destination des immeubles dont la construction est projetée

· Il doit être produit un certificat d'urbanisme déclarant le terrain constructible

· L'acquéreur doit justifier à l'expiration du délai de 4 ans, (ou a l'expiration du délai proroger), de l'exécution et de l'achèvement des travaux en précisant si ces locaux sont ou non affectés à l'habitation pour les ¾ au moins de leur superficie totale.

Si le contribuable n'exécute pas son engagement de construire dans les délais légaux, alors cela aura pour conséquences de rendre exigibles les droits d'enregistrement. Les droits d'enregistrement seront de plus augmentés par des pénalités de retard.

Cependant, l'article 291 alinéa 2 de l'annexe II du Code général des impôts dispose que « la taxe sur la valeur ajoutée qui a été perçue à l'occasion de l'opération constatée par les actes est admise en déduction de ces impositions dans la limite de leur montant, à moins qu'elle n'ait déjà fait l'objet d'une déduction à l'occasion d'une nouvelle mutation du même immeuble. »

Cependant, le contribuable pourra éviter la régularisation s'il réussit à prouver un cas de force majeure qui l'a empêché de construire sur le terrain à bâtir. Si l'administration refuse de reconnaitre le caractère de force majeure, alors le contribuable pourra faire une réclamation contentieuse contre l'avis de mise en recouvrement des droits de mutation.

En principe, le redevable de la TVA, est l'acquéreur du terrain à bâtir. Cependant, la TVA sera due par le vendeur, l'auteur de l'apport ou le bénéficiaire de l'indemnité lorsque le terrain a déjà fait l'objet d'une mutation passible de la TVA.

La TVA est exigible à la date de l'acte constatant l'opération ou bien s'il n'y a pas d'actes, au jour du transfert de propriété.

La Tva est calculée sur le prix de cession hors taxes, le montant de l'indemnité ou la valeur des droits sociaux rémunérant l'apport augmenté des charges qui s'y ajoutent. Le taux applicable est le taux normal de 20%. Cependant, certaines mutations de terrains destinés à la construction de logements sociaux bénéficient d'un taux réduit à 5.5%.

> Voir tous les dossiers sur le thème : Impôts immobiliers

LES COMMENTAIRES
MARIE- JEANNELE 02/10/2018 À 09:20:24

dossier interessant. Quelques exemples signés seraient les bienvenus

PASCALELE 26/02/2014 À 17:14:02

Sarl propriétaire d'une villa achetée à un particulier en mai 2007. Pas de tva.
Permis de construire (suppression toîture, agrandissement mais pas de modif emprise au sol) mai 2009. Début des travaux décembre 2009. Toujours en cours et permis toujours valide.
Montant des travaux 300 000 HT et tva récupérée sur les dits travaux.
Vente de cet villa : Tva sur marge ou sur la totalité ? Les avis consultés sont partagés !!! Notaires, experts, etc.

LIONELLE 13/02/2014 À 20:04:47

Bonjour,
Comment appliquer ce texte à mon cas ?
Je suis en train de créer une SAS pour faire une opération immobilière. J'achète un immeuble : HT ou TTC ?
Je fais faire des travaux de réhabilitation : HT, TTC ou HT réduite ?
Je revends par appartements : HT ou TTC ?
Bref, ça peut changer complètement ma marge en fin d'opération...
Merci pour votre réponse

DOCUMENTISSIMELE 12/02/2014 À 16:38:08

Bonjour,

D'après les articles 256 et 256 A du Code général des impôts (CGI), toute opération réalisée dans le cadre d'une activité économique par une personne ayant la qualité d'assujetti est soumise à la TVA. En matière immobilière, toute livraison de terrain ou toute livraison d'immeuble entre par principe dans le champ de la TVA immobilière.
Dès lors, d'après les principes de droit commun en matière de TVA, les opérations de gestion d'immeubles, exclusives de toute transaction immobilière se trouvent hors champ d'application de la TVA immobilière.
Il sera précisé qu'un assujettissement à la TVA sur option est toujours possible. L'option sera formulée immeuble par immeuble, prenant effet le premier jour du mois au cours duquel elle est exercée, et a une durée de dix ans, renouvelable.

Cordialement.

DOCUMENTISSIMELE 12/02/2014 À 16:37:51

Bonjour,

D'après les articles 256 et 256 A du Code général des impôts (CGI), toute opération réalisée dans le cadre d'une activité économique par une personne ayant la qualité d'assujetti est soumise à la TVA. En matière immobilière, toute livraison de terrain ou toute livraison d'immeuble entre par principe dans le champ de la TVA immobilière.
Dès lors, d'après les principes de droit commun en matière de TVA, les opérations de gestion d'immeubles, exclusives de toute transaction immobilière se trouvent hors champ d'application de la TVA immobilière.
Il sera précisé qu'un assujettissement à la TVA sur option est toujours possible. L'option sera formulée immeuble par immeuble, prenant effet le premier jour du mois au cours duquel elle est exercée, et a une durée de dix ans, renouvelable.

Cordialement.

OBJECTION VOTRE HONNEURLE 12/02/2014 À 14:44:02

Bonjour, j'ai pris connaissance de votre dossier relatif à la TVA immobilière. J'en déduis que l'activité d'administrateur de biens (ou de gestionnaire d'immeubles)exclusive de toute transaction se trouve hors champ d'application de la TVA immobilière. Est-ce exact ?
Merci de votre réponse

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Modifié le 16/01/2014 à 14:19:55

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